Le STRASS a rencontré Mme. Vallaud-Belkacem : le STRASS demande toujours sa démission

Il aura fallu un zap avec Act Up-Paris pour que Mme. Vallaud-Belkacem, par le biais de son directeur de cabinet, daigne enfin nous adresser la parole, après avoir exprimé à plusieurs reprises dans les médias sa volonté de nous abolir.
Mercredi 18 Juillet, nous nous sommes donc rendues, à 3 travailleuses du sexe, au rendez-vous auquel nous étions conviéEs.
Si la ministre a d’abord fait mine de s’intéresser à nos parcours personnels respectifs, ce ne fut que pour mieux tenter ensuite de les instrumentaliser afin de cautionner son idéologie abolitionniste (« que diriez-vous à votre fils s’il vous annonçait qu’il veut se prostituer ? »).

En réponse à notre question « à quand l’abrogation du délit de racolage, que votre parti nous promet depuis des mois, mais qui continue de légitimer tous les jours une répression qui ne semble que s’accroître ? », il nous fut confirmé que ce n’était plus vraiment à l’ordre du jour, ou en tout cas pas avant qu’une nouvelle loi soit votée (« pour supprimer une loi, il faut d’abord en faire une autre »), notamment celle déposée par l’ex-députée Danièle Bousquet, proposant de pénaliser nos clientEs : la sécurité des travailleurSEs du sexe sera donc toujours subordonnée à l’ordre moral, régressif et répressif !

Alors que nous avions tout de même un léger espoir que le discours de Mme Vallaud-Belkacem soit le fruit d’une ignorance de son dossier et de nos arguments, arguments notamment corroborés par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Conseil national du SIDA (CNS), la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), elle nous a pourtant dit bien connaître ces différents rapports recommandant la décriminalisation du travail sexuel : c’est donc en toute connaissance de cause que Madame la Ministre prône une idéologie meurtrière.
Comme ce rendez-vous prenait de plus en plus la forme d’une mascarade, nos interlocuteurs nous faisant bien comprendre qu’ils n’avaient rien de mieux à nous proposer que de participer à des discussions sur les meilleurs moyens de nous abolir, le STRASS, refusant de jouer ce jeu de l’hypocrisie, a préféré mettre fin à cet entretien.
Parce qu’il est impensable qu’une ministre censée représenter les femmes persiste à vouloir toujours plus précariser une partie de ces femmes ; parce que nous ne servirons jamais de caution à un projet qui n’a d’autre but que de nous sacrifier sur l’autel d’une idéologie moins féministe que paternaliste et dangereuse pour celles qu’elle prétend protéger ; parce que tant que les termes du « débat » sur le travail sexuel resteront inchangés et continueront d’ignorer la parole des travailleurSEs du sexe, et que le délit de racolage ne sera pas abrogé SANS CONDITIONS, aucun dialogue ne sera possible.

Le STRASS réitère donc sa demande de démission de Najat Vallaud-Belkacem et exige l’arrêt immédiat de la répression qui touche les travailleurSEs du sexe !

Contact presse :
Morgane Merteuil, secrétaire générale
06 63 58 45 23
Cloé Navarro, porte parole
07 62 93 73 91

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