Travail du sexe et COVID-19

Comment exercer le travail du sexe en période d’épidémie Covid-19 ? Quels sont les risques sanitaires encourus et comment les réduire? Quelles sont les contraintes imposées par l’état d’urgence sanitaire et les risques légaux si vous reprenez le travail ?

Retrouvez dans cette section, tout ce qu’il faut savoir sur le COVID-10 et les gestes barrières.

Retrouver ici aussi un protocole sanitaire pour exercer le travail du sexe en limitant les risques.

Les dispositions de l’état d’urgence sanitaire

L’article 1er du décret n° 2020-548 du 11 mai 2020 prévoit le respect de mesures « barrières » en tout lieu et en toute circonstance.

Ces mesures sont les suivantes :

  • Distanciation physique d’au moins 1 mètre entre les personnes.
  • Lavage régulier des mains à l’eau et au savon ou par une friction hydro-alcoolique.
  • Se couvrir systématiquement le nez et la bouche en toussant ou éternuant dans son coude.
  • Se moucher dans un mouchoir à usage unique à éliminer immédiatement dans une poubelle.
  • Éviter de se toucher le visage, en particulier le nez, la bouche et les yeux.

Le décret ne prévoit pas de pénalisation spécifique. Mais le non-respect de ces mesures sont passibles d’une amende de 38 euros conformément à l’article R. 610-5 du Code pénal. Le constat peut être fait très largement, que ce soit la police nationale, la gendarmerie nationale ou les polices municipales.

Toutefois, le décret prévoit en son article 10-V que « lorsque, par sa nature même, une activité professionnelle, quel que soit le lieu d’exercice, ne permet pas de maintenir la distanciation entre le professionnel et le client ou l’usager, le professionnel concerné met en œuvre les mesures sanitaires de nature à prévenir les risques de propagation du virus ».

Le travail du sexe est une activité professionnelle au sens du droit français. Elle est donc concernée par cette exception.

En outre, l’annexe 1 du décret prévoit qu’en cas d’impossibilité de respecter la distanciation physique, le port du masque doit être systématique.

Enfin, les règles relatives à la distanciation physique et au respect des mesures d’hygiène ne s’appliquent pas au domicile.

Le port du masque est obligatoire dans les transports publics.

ATTENTION : Ce décret ne s’applique pas au domicile (appartement où vous recevez, véhicule que vous habitez, domicile du client, hôtel). Les recommandations sont donc d’ordre strictement sanitaires. Il s’applique en revanche dans l’espace public (rue, véhicule de travail que vous n’habitez pas). Dans ce cas, les recommandations sont d’ordre sanitaire et juridique.

Pour toutes les informations et aides financières disponibles en faveur des travailleurs indépendants et microentreprises, veuillez vous rendre sur la page du gouvernement ici.

Ce qu’il faut savoir sur le COVID-19

MODES DE TRANSMISSION ET DE PRÉVENTION :

    • La maladie se transmet par contact direct avec les gouttelettes (secrétions projetées visibles et invisibles lors d’une discussion, d’éternuements ou de la toux) au niveau des yeux, nez et bouche ou par contact indirect par contact des mains non lavées ayant touchées des surfaces souillées par des gouttelettes (tables, poignées de porte, interrupteurs, etc.) avec les yeux, nez et bouche.
    • On considère qu’un contact étroit est avec une personne contaminée est nécessaire pour transmettre la maladie : même lieu de vie, échange à moins d’1,5m avec une personne en cas de non-respect des gestes barrières.
    • Pour cette raison, le respect des gestes barrières et des mesures de distanciation physique lorsque cela est possible sont essentiels pour se protéger de la maladie.

/!\ Vigilances particulières pour les situations considérées à risques :

  • personnes âgées de 65 ans et plus
  • patient.e.s présentant une insuffisance rénale chronique dialysée, une insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV
  • patient.e.s aux antécédents cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée, antécédents d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou I
  • patient.e.s diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur pathologie
  • personnes présentant une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale
  • patient.e.s présentant une insuffisance rénale chronique dialysée
  • personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise (médicamenteuses : chimiothérapie anti cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive, infection à VIH non contrôlé avec des CD4 < 200/mm³, consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souche hématopoïétiques, atteints d’hémopathie maligne en cours de traitement, présentant un cancer métastasé)
  • personnes malades de cirrhose au stade B au moins
  • femmes enceintes à partir du 3eme trimestre de grossesse
  • personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 40kg/m²)

Que faire en cas de symptômes ?

  • rester à domicile
  • éviter les contacts
  • appeler un médecin avant de se rendre à son cabinet ou appeler le numéro de permanence de soins de la région [Trouver une structure de soin proche de chez vous sur notre site]. Une téléconsultation peut également être proposée.
  • Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires, appeler le SAMU- Centre 15.

La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (cortisone, ibuprofène) est susceptible d’aggraver l’infection due au coronavirus Covid-19. En cas de fièvre, il faut privilégier le paracétamol.

/!\ L’exercice du TdS en période d’épidémie de COVID-19 /!\

ATTENTION : le décret du 11 mai 2020 ne s’applique pas au domicile (appartement où vous recevez, véhicule que vous habitez, domicile du client, hôtel). Les recommandations sont donc d’ordre strictement sanitaires.

Il s’applique en revanche dans l’espace public (rue, véhicule de travail que vous n’habitez pas). Dans ce cas, les recommandations sont d’ordre sanitaire et juridique.

Les modalités de travail diffèrent (appartement, rue ou autre espace public, véhicule, hôtel, etc.).

Les recommandations sont donc à adapter en fonction du contexte de travail.

AVANT LA PRESTATION

  • Respecter dans la mesure du possible la distanciation physique d’1 mètre dans le cadre des négociations avec le client si elles se passent dans la rue.
  • La négociation par téléphone est plus sûre.
  • Si cela est possible, s’assurer que le client n’a pas de symptôme (fièvre, maux de tête, fatigue, toux et mal de gorge, courbatures, gêne respiratoire). Attention : une personne ne présentant aucun symptôme peut être contagieuse. C’est le portage asymptomatique.
  • Si vous avez la possibilité de vous fournir un thermomètre sans contact, prenez la température du client avant la prestation.
  • Quand vous le pouvez, rappelez au client les gestes barrières (éventuellement en lui donnant un flyer si vous ne parlez pas le français).
  • Dans la mesure du possible, lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique après chaque échange d’argent et demander au client de le faire également.
  • Appliquer des mesures d’hygiène lorsque cela est possible et/ou nécessaire : douches pour le client, lavage de mains à l’eau et au savon ou du gel hydro-alcoolique après chaque échange d’argent, etc.
  • Si vous en avez, mettez à disposition du client de l’eau et du savon ou du gel hydro-alcoolique.

PENDANT LA PRESTATION

  • Tâchez d’éviter tout contact entre de la salive et les muqueuses : baisers, positions sexuelles face à face, sexe oral (contacts avec la bouche et une muqueuse : gland, anus, vagin, clitoris, petites lèvres, langue). Le coronavirus ne se retrouve pas dans les secrétions génitales. En revanche les organes sexuels peuvent être porteurs de virus s’ils n’ont pas été nettoyés. L’usage de préservatifs et de gants est donc plus sécurisé (gants à usage unique et à jeter immédiatement après chaque utilisation dans une poubelle fermée, comme le préservatif. Il faut se laver les mains immédiatement après, les gants étant potentiellement contaminés).
  • Porter un masque lorsque cela est possible, particulièrement si la prestation implique d’être face au client.
  • Essayez que le client porte un masque, éventuellement en lui en mettant un à disposition.
  • Essayez de maintenir les autres modes de prévention (grossesses non désirées, IST, VIH) : préservatifs internes et externes, gel lubrifiant, digue dentaire, contraception.

APRES LA PRESTATION

  • Appliquer des mesures d’hygiène lorsque cela est possible et/ou nécessaire : nettoyage des surfaces avec tout produit de nettoyage de sol ou de surface, changement des draps entre chaque client, etc.
  • Si vous recevez dans un espace clos, essayez d’aérer régulièrement (15mn toutes les 3 heures).
  • En rentrant chez vous, retirer vos chaussures et vêtements de travail à l’entrée.
  • Lavez-vous les mains avant d’entrer dans votre espace privé (si différent de votre lieu de travail).
  • Prenez une douche.
  • Lavez vos vêtements (si possible, portez des vêtements lavables à haute température).

En cas de prise de risques

  • Pour le VIH et IST, le mieux est de contacter :
  • En raison du contexte, les équipes sont parfois réquisitionnées et il est préférable d’appeler ou de s’adresser à une association de lutte contre le VIH.
  • Pour la contraception d’urgence et les IVG, un numéro vert national existe : 0800 08 11 11 (appel gratuit et anonyme).

Vous pouvez aussi rapprocher d’une association communautaire ou d’un centre de planification : https://ivg.gouv.fr/les-centres-de-planification.html.

Pendant la pandémie, l’IVG médicamenteuse en ville ou en centre de santé est possible jusqu’à 7 semaines de grossesse. Les délais pour l’IVG instrumentales ne sont pas modifiés.

En cas de violences

  • Violences conjugales : appelez le 3919 ou rendez-vous dans une pharmacie qui pourra prévenir la police.
  • ATTENTION : pour les situations d’urgence, il faut contacter directement la police (17).
  • Violences dans le cadre du travail du sexe : retrouvez tous nos conseils et orientations en 9 langues sur www.projet-jasmine.org.