Prides dites « radicale » de Tours et « de nuit » de Clermont-Ferrand : les travailleurSEs du sexe sont aussi LGBTQI !

Prides dites « radicale » de Tours et « de nuit » de Clermont-Ferrand : les travailleurSEs du sexe sont aussi LGBTQI !

Les fédérations régionales du STRASS en régions Centre et AURHA regrettent d’avoir été écartées de l’organisation d’événements LGBTQI se voulant des « prides de lutte ».

Le 3 juin 2022, l’UNEF Auvergne a co-organisé une pride alternative de nuit à Clermont-Ferrand sans organisations LGBTQI (hormis AIDES), avec des organisations syndicales, et partis de gauche, après avoir quitté le collectif LGBTQI Outrecuidance Auvergne l’hiver dernier, qu’il dénonce comme sectaire et antidémocratique car n’acceptant pas de compromis sur certaines revendications défendues pendant la marche de la journée. Bien qu’ils s’en défendent, nous craignons que ces désaccords portent en partie sur les droits des travailleurSEs du sexe puisque la majorité des organisations participant à cette pride de nuit ont des positions publiques favorables aux politiques de pénalisation du travail sexuel, voire militent activement pour la criminalisation tel Osez Le Féminisme 63 (OLF63). En effet, la question TDS n’apparait pas dans leur appel alors qu’elle est habituellement défendue par les mouvements LGBTQI.

Le 7 juin 2022, l’Organisation de Solidarité Trans (OST) de Tours annonçait un appel à mobilisation pour une « Pride de luttes » le 26 juin prochain. A la suite de cette publication, des personnes se sont interrogées sur la présence et l’absence de signataires, notamment l’absence d’organisations LGBTQI alors que la marche traditionnelle est organisée avec le Centre LGBTI de Touraine. En effet, nous pouvons constater la présence d’Osez le Féminisme 37 (OLF37), association connue pour ses tendances transphobes – il y a encore un an l’association relayait des publications de la TERF Marguerite Stern et s’est aussi plusieurs fois opposée à la présence d’associations de personnes trans sur des événements – et sa position prohibitionniste sur le travail du sexe. Par ailleurs, l’antenne locale du Syndicat du Travail Sexuel (STRASS) n’a pas été invitée à signer ce communiqué ni à participer à cette Pride.

Quelques tentatives de communication entre l’OST et le STRASS local se révèlent pour le moment en suspens, mais pas forcément infructueuses, dans l’attente de la décision de l’OST quant à cette situation. Nous rappelons que nous soutenons l’OST car il s’agit d’une association essentielle et importante. Nous appelons à ne pas la mettre en accusation, nous condamnons tout harcèlement et acharnement dont elle fait et ferait l’objet. Nous sommes cependant interrogatiVEs quant à leur choix, bien que conscientEs qu’il est parfois difficile de connaître tous les tenants et aboutissants qui puissent y mener. Nous espérons que la situation s’améliorera et que cet appel à une Pride de lutte pourra voir le jour de la façon la plus inclusive possible !

De manière générale, nous appelons l’ensemble de nos mouvements LGBTQI à la prudence dans nos stratégies d’alliances et à éviter de donner une caution « LGBTQI friendly » à des organisations TERF/SWERF, qui s’opposent aux droits/nationalité des enfants nés de GPA, qui militent pour l’interdiction de la pornographie et la criminalisation du travail sexuel, s’opposent à l’autodétermination de genre, stigmatisent le BDSM, défendent des politiques carcérales et moralistes anti-sexe qui favorisent l’épidémie du VIH. Nous appelons à ne pas nous laisser déposséder de nos luttes par des organisations qui ne s’identifient pas comme LGBTQI ou qui nient aux travailleurSEs du sexe et nos organisations notre appartenance à la communauté, en méconnaissance totale de notre histoire et de l’origine des émeutes de Stonewall et des Compton riots, des luttes féministes, ou encore de la lutte contre le sida.

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