Paris, le 20 mai 2016
Communiqué du STRASS
Ce vendredi 20 mai, dans l’après-midi, 4 travailleuses du sexe chinoises travaillant à Belleville ont été contrôlées, arrêtées et placées en Centre de Rétention Administrative (CRA).
Si la veille, les forces de police procédaient déjà à des contrôles d’identité plus larges sur le terre-plein de Belleville, l’opération effectuée aujourd’hui visait exclusivement les travailleuses du sexe.
Le 28 avril dernier, il y a moins d’un mois, nous dénoncions déjà une vague de contrôles du même type, également suivie d’interpellations et de mise en rétention.
Nous rappelons encore les années de harcèlement policier lié au délit de racolage, les perquisitions des appartements, les confiscations de papiers d’identité, les insultes et humiliations.
https://strass-syndicat.org/harcelement-policier-a-belleville-temoignages/
Depuis le vote de la loi de « lutte contre le système prostitutionnel » et la mise en place de la pénalisation des clients, ce harcèlement a changé de motif, mais pas de cibles : les travailleuses du sexe de Belleville sont en première ligne des violences et brutalités policières, et des expulsions, tout comme le sont les réfugiéEs dans l’actuel climat ultra-répressif.
D’un point de vue statistique l’abolitionnisme fait ses preuves : la prostitution diminue, puisque les prostituées disparaissent, expulsées en silence puisque ni les abolitionnistes tant attachéEs à protéger les putes ni les médias ne s’en émeuvent.
Il se passe exactement ce que nous redoutions et dénoncions : une augmentation de la répression sur les travailleurSEs du sexe, notamment migrantEs.
Nous exigeons la libération immédiate des 4 femmes interpellées.