Le cri des putains de Gerland

Jeudi 29 Septembre, les prostituées de Gerland (quartier de Lyon) avaient organisé une manifestation pour protester contre le harcèlement policier dont elles sont victimes et contre l’ampleur que prend chaque jour la répression d’État à leur encontre, notamment la multiplication des interdictions de stationner, et donc des PV et mises en fourrière de leurs véhicules.

Suite à la manifestation, qui a réuni plus d’une centaine de personnes, la Préfecture a accepté de recevoir une délégation de quatre personnes. Deux prostituées de Gerland, une représentante de l’association Cabiria et une représentante du STRASS sont donc allées exposer à M. Tournaire (directeur de cabinet du Préfet) et Mme Gretto (chef de cabinet de ce même préfet) les conséquence de la politique menée à Lyon à l’égard des travailleuses du sexe ; nous avons exigé la fin du harcèlement policier, et demandé à ce qu’une discussion ait lieu au plus vite entre les différentes parties concernées (autorités, riverains, travailleuses du sexe), afin de trouver une issue à cette situation intolérable.

En dépit de son mépris flagrant, M. Tournaire a pris des notes et nous a assurées qu’il ferait remonter nos revendications…C’est donc avec une grande impatience que nous attendons les prochaines nouvelles qui émaneront de la Préfecture, et il va sans dire que si aucun engagement allant dans le sens des revendications des travailleuses de Lyon n’est pris, la mobilisation d’hier, déjà très enthousiasmante quand à l’avenir de notre lutte en général, n’aura été qu’un aperçu de ce dont des putes en colère sont capables !

Quant à la manifestation en elle-même, la chanson écrite à cette occasion par Karen, prostituée en lutte, résumera mieux que tout autre récit l’ambiance qui y régnait :

LE CRI DES REBELLES

On est debout sur les pavés

Pour le droit à la liberté

Combattre une moralité

Masquées pour ne pas être vues

On défile quand même dans la rue

Défendre un droit que l’on a plus.

C’est un cri, c’est un chant,

C’est le cri des putains de Gerland,

Toute la rage qu’on a dans le corps

On se battra jusqu’à la mort

Contre un état qui nous ignore

C’est un cri, c’est un chant,

C’est aussi un métier qu’on défend,

Si vous croyez qu’on va céder

Et obéir à des frustrés

C’est mal connaître les prostituées

C’est un cri, c’est un chant,

C’est le cri des putains de Gerland,

Toutes la force qu’elles portent en elles

Le soulèvement de ces rebelles

Contre un État qui les harcèle

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