Ne nous libérez pas, on s'en charge !

Aujourd’hui, les lobbys catho-féministes nous invitent à apprendre comment nous libérer sexuellement. Cette libération ne saurait selon elles se réaliser tant que l’on aura pas débarrassé le monde des putes.
En dépit d’un discours démago et racoleur prétendant agir pour notre bien, les faits prouvent pourtant que les lobbys de la répression du travail du sexe ne nous aiment que malheureuses, repentiEs ou mortEs.
Réclamant la liberté sexuelle mais privant les travailleurSEs du sexe de leur liberté de parole,  leur abolitionnisme n’est rien d’autre qu’une idéologie de dames patronnesses, un féminisme autoritaire et puritain.
En voulant pénaliser les clientEs des travailleurEs du sexe, elles méprisent également volontairement les mises en garde répétées des acteurEs de la lutte contre le Sida, et des associations de santé communautaires. En créant un obstacle supplémentaire tant à l’accès aux structures de soins, de prévention et de dépistage, qu’a l’accès aux droits et à la justice, les conséquences seront aussi nuisibles aux putes que l’a été l’instauration du délit de racolage en 2003.
Nous poussant vers la clandestinité, l’isolement et la précarité pour nous décourager d’exercer notre métier, les mesures prohibitionnistes réduisent notre liberté de choisir nos clients, nos pratiques, nos lieux de travail.
De quelle liberté nous parlent donc ces lobbys si ce n’est celle de faire disparaître de l’espace public celles qui ne se sont jamais résignées à s’aliéner à un patron ou un mari ?
Parce que se battre pour la liberté sexuelle, c’est se battre pour pouvoir exercer cette liberté sans pour autant se mettre en danger, la libération sexuelle ne saurait passer par la prohibition : elle passe au contraire par un accès aux droits à la santé et à la sécurité.

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