Tenues non conformes aux bonnes moeurs

A poil ou en burkini, nos corps nous appartiennent
 
Les récents arrêtés anti-musulmanes dans le sud de la France nous rappellent les arrêtés anti-putes que nous subissons déjà. Comment ne pas voir les similarités quand la police arrête des femmes dont la tenue ne correspondrait pas aux « bonnes mœurs » ? Quand la police acquière le droit de jauger le « bon milieu » de couverture corporelle à respecter pour les femmes, à savoir ni trop nues ni trop couvertes? Quand l’administration s’octroie le droit de décider de nos tenues vestimentaires?
Les femmes devraient avoir le droit d’être visibles telles qu’elles l’entendent dans l’espace public sans avoir à cacher leur identité qu’elle soit religieuse, sexuelle, politique, transgenre ou autre. 
Pourtant, régulièrement, la police désigne la tenue des travailleuses du sexe comme preuve de prostitution. Dans la commune de la Madeleine, dans le nord de la France, un arrêté municipal interdisait le port de « tenues indécentes » pour faire arrêter les travailleuses du sexe. Ces arrêtés ne concernent évidemment que les femmes, et de surcroît travailleuses du sexe. Tout comme les arrêtés anti-burkini ne visent que les femmes, et de surcroît musulmanes. 
Le patriarcat à la sauce républicaine « ni pute, ni soumise » continue de faire peser ces interdits sur le corps des femmes, en particulier lorsqu’elles sont minoritaires. Nous sommes toujours trop coincées ou trop salopes ; et jamais comme il faudrait. Nous sommes toujours plus pénalisées au prétexte de nous sauver de dominations masculines que nous « subirions » à cause de la religion ou de la prostitution.
Le STRASS dénonce ce délit de faciès sexiste et ce racisme ambiant, puisque ce sont avant tout des femmes migrantes, travailleuses du sexe, ou musulmanes qui sont visées. 
Stop à la gestion de nos corps par l’Etat. Stop au racisme, au sexisme, à l’islamophobie et à la putophobie !   

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