Les discours abolitionnistes : première cause de mort chez les putes !

Depuis des mois, vous, « féministes » abolitionnistes, vous réjouissez des différentes mesures prises pour lutter contre la prostitution : réaffirmation de la position abolitionniste de la France, mise en avant du projet de pénaliser les clients, fermeture progressive des sites permettant aux escortEs de déposer leurs annonces.

Depuis des mois, le seul impact effectif de ces « succès » à été la dégradation de nos conditions de travail, notre précarisation, nos difficultés toujours plus grandes à résister à un système capitaliste qui voudraient que chacunE soit l’exploitéE d’autrui.

D’un côté les putes de rues sont toujours plus harcelées par la police, toujours plus forcées de se cacher, de s’isoler, toujours plus victimes de violences et donc, poussées par cette prohibition même à faire appel aux divers intermédiaires, plus ou moins mal intentionnés, qui pourront nous assurer une sécurité que l’État ne nous garantit pas, cette sécurité qui semble être perçue comme une menace pour toutes celles et ceux qui aujourd’hui tirent leurs revenus de cette lutte contre la prostitution.

De l’autre côté, la situation des escortes, que l’on aime tant à ranger dans la case prostitution de luxe, n’est en réalité pas plus enviable : de plus en plus, notre seul recours pour pouvoir annoncer est d’engraisser les webmasters des seuls sites qui ne se font pas fermer car aux mains de réseaux assez puissants pour contourner les lois actuelles.

En parallèle, vous hurlez au scandale quand pôle emploi propose une annonce de strip-teaseuse, en oubliant que pour de nombreuses femmes, accepter cette offre est préférable à bien d’autres boulots précaires.

Vous avez décidé d’engager une guerre contre la prostitution, mais vous avez semble-t-il oublié qu’une guerre ne se fait pas sans victimes. De même que la lutte contre l’immigration n’a jamais été synonyme d’autre chose que d’une lutte contre les immigréEs, vous ne pouvez nier que votre lutte contre la prostitution n’est rien d’autre qu’une lutte contre les prostituées, première victimes de vos « victoires ».

Sommes nous si menaçantes pour vous, lorsque nous travaillons librement et dans de bonnes conditions, que vous sembliez moins souhaiter la disparition de l’exploitation que NOTRE disparition ?

Ne vous sentez-vous donc victorieuse que lorsqu’à force des multiples entraves que vous nous opposez, nous n’avons plus d’autre choix que d’aller nous faire exploiter dans une industrie « respectable » ?
Ne savez-vous donc vous réjouir qu’en empêchant les autres de jouir ?

Nous, travaileurSEs du sexe, refusons d’être les victimes sacrifiées de votre idéal moraliste !
Nous ne cesserons de revendiquer la liberté d’exercer notre activité, et notre droit à l’exercer en toute sécurité !
Parce que nous partageons votre volonté de lutter contre toute forme d’exploitation, nous ne cesserons de réclamer l’accès au droit commun pour les travailleurSEs sexuelLEs, seule manière de nous doter des outils permettant de nous défendre face à toute forme de proxénétisme de contrainte !
NI PATRON, NI PROXO, TRAVAIL SEXUEL LIBRE !

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