Harcèlement policier à Bordeaux : une conséquence des propos de Najat Vallaud-Belkacem

Depuis les propos de la ministre des droits des femmes affirmant sa volonté de voir « disparaître la prostitution », les forces de l’ordre bordelaises s’en servent comme alibi pour déployer une entreprise de harcèlement des travailleurSEs du sexe sans précédent.

Depuis déjà des années, il est imposé aux travailleurSEs du sexe en camionnette des horaires de travail par le biais des malheureusement trop répandus arrêtés anti-camionnettes (ici interdisant le stationnement des camionnettes équipées pour l’exercice d’une activité entre 5h et 23h). Comme c’est le cas dans les autres villes de France où ces arrêtés fleurissent (Lyon, Paris notamment), leur application est discriminatoire suivant en cela leur but à peine masqué : chasser les putes.

Désormais, le harcèlement ne se limite plus aux amendes quotidiennes sur le lieu de travail, mais poursuit les travailleurSEs du sexe dans tous leurs déplacements : dès lors que nous circulons en camionnette, nous sommes systématiquement contrôlées. Cela constitue ni plus ni moins une limitation discriminatoire de la liberté d’aller et venir.

La démarche ne s’embarrasse plus de justifications erronées, telles que la lutte contre la traite et l’exploitation des êtres humains ou la lutte contre les violences faites aux femmes : les putes doivent disparaître ! Les mesures répressives s’enchaînent, leur application discriminatoire s’accélère. Chasser les putes toujours plus loin, les ruiner en les empêchant de travailler, les épuiser en les soumettant au harcèlement policier : voilà les méthodes désormais privilégiées pour « lutter contre la prostitution ».

Sous couvert d’abolir la prostitution, ce sont bien les putes qui sont en train d’être abolies. Sous couvert d’abolition, c’est bien la répression qui s’exerce.

Ni abolition, ni répression : des droits !

Nous exigeons :
–      l’abrogation des arrêtés municipaux interdisant le stationnement des camionnettes équipées pour une activité professionnelle ;
–      l’abrogation du délit de racolage public ;
–      l’application du droit commun pour les travailleurSEs du sexe ;
–      la démission de Najat Vallaud-Belkacem.

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