Marche pour la Justice et la Dignité

Dimanche 19 mars 2017 aura lieu une marche pour la Justice et la Dignité, contre le racisme et les crimes policiers. En tant que syndicat de travailleurSEs du sexe, comment ne pas nous sentir concernéEs par l’arbitraire, l’abus de pouvoir, et les violences policières ?
Nous connaissons nous aussi les insultes, les tutoiements, le mépris, l’intimidation, et les contrôles à répétition.
Les humiliations policières sous différentes formes sont déployées quotidiennement à l’encontre des collègues exerçant le travail sexuel.
Oui cela existe, les travailleuses du sexe trans qui se font appelées « monsieur » et placées en détention avec des hommes, se trouvant harcelées sexuellement par leurs codétenus sans que personne n’intervienne. Oui cela existe les propos racistes et sexistes de la part de ceux qui nous interpellent. Oui nous avons été témoins de travailleuses du sexe se voyant demander de nettoyer les sols des commissariats. Oui nous le vivons, quand des policiers refusent d’enregistrer nos plaintes pour violences et refusent de nous protéger quand nous sommes agresséEs.
Enfin, oui, le STRASS se porte partie civile quand des collègues ont été violées par des policiers et que la justice ne veut pas les croire. Oui nous croyons nos collègues qui disent avoir été rackettées par des policiers.
Quand nous apprenons des actes de violences contre de jeunes hommes des banlieues, noirs et arabes, oui nous les croyons, parce que notre propre expérience ne peut que nous amener à les croire. Nous ressentons la douleur et la colère, celles qui nous font sortir les larmes parce que nous nous sentons impuissantEs et parce que nous savons que cela arrivera encore à d’autres après nous. Nous avons envie de crier mais nous savons que nos cris sont instrumentalisés pour mieux nous stigmatiser, pour mieux nous pathologiser, et nous présenter comme des hystériques ou des sauvages. Alors nous cherchons nous aussi un chemin vers la justice et la dignité.
La pénalisation des clients que nous vivons depuis presqu’un an est un autre exemple d’arbitraire. La police arrete nos clients, pas nos violeurs, ni nos racketteurs.
Qui sont les clients les plus souvent arrêtés ? Ce ne sont pas les puissants de ce monde. Ce sont ceux toujours désignés comme plus sexistes que les autres parce qu’ils sont pauvres ou qu’ils ne sont pas blancs. La répression policière continue également contre nous. Le délit de racolage public a été remplacé par des arrêtés municipaux, par des condamnations pour « travail dissimulé », par des contrôles au séjour et des enfermements en centre de rétention.
Nous exigeons des choses simples : la fin des violences policières, des politiques répressives, et la fin de la criminalisation des pauvres et des minorités. C’est pour cela que nous marcherons Dimanche 19 mars 2017 14h Nation.

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