« Prohibition2012 » : les masques tombent

Suite à l’annonce de la possible abrogation du délit de racolage dans les semaines à venir, le collectif « Abolition 2012 » s’est insurgé dans un communiqué de presse repris en partie ici. Ces associations, qui prétendent défendre les droits des femmes, trouvent cette abrogation « précipitée », et auraient préféré attendre la proposition d’une loi plus globale comprenant la pénalisation des clients. Cependant, alors que les travaux parlementaires sont toujours en cours, les putes, elles, tous les soirs, continuent de subir arrestations, humiliations, viols et expulsions. Cela dure aujourd’hui depuis dix ans. Lorsqu’elles parlent de « précipitation », les abolitionnistes montrent tout le mépris qu’elles ont pour la vie et l’intégrité de celles qu’elles prétendent protéger.

Par ailleurs, dans ce même communiqué, « Abolition2012 » cherche à nous faire croire que l’abrogation de la loi pénalisant le racolage « ne réglera aucunement la question de la précarisation des personnes prostituées ». Alors que depuis dix ans, les associations travaillant au quotidien avec les travailleuses du sexe – comme les associations de lutte contre le sida, le CNS, la CNCDH, le PNUD, Médecins du Monde, Le Planning Familial, ou encore plus récemment la LDH – démontrent régulièrement la responsabilité de cette loi dans la dégradation de la situation sociale et sanitaire des travailleurSEs du sexe, le collectif Abolition2012 voudrait balayer leurs expertises en une phrase.

Au lieu de se réjouir d’une telle proposition de loi, les associations membres de « Abolition2012 » préfèrent prendre le risque de retarder un peu plus l’abrogation du délit de racolage, voire de la faire échouer. Ce faisant, elles se font les complices de la répression policière ainsi que des violences que nous subissons chaque jour et que nous continuerons de subir jusqu’à l’abrogation effective de cette loi.

Les masques tombent enfin. Alors qu’elles s’y disaient favorables, nous n’avions jamais vu les associations abolitionnistes se mobiliser pour l’abrogation du délit de racolage. Nous comprenons aujourd’hui la raison de cette absence : la victoire de leur idéologie et la nécessité de voir leurs subventions renouvelées a toujours primé sur la vie des travailleurSEs du sexe.

Stopper une violence faite aux femmes n’est jamais une décision « précipitée » : l’abrogation du délit de racolage est urgente ! Elle doit se faire sans condition !

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