Mme Vitrac-Pouzoulet persiste et signe dans son mépris des putes !

Suite à la médiatisation de notre indignation vis-à-vis de son affiche assimilant la prostitution à « la plus vieille exploitation du monde », la candidate PS aux législatives dans les Yvelines a semble-t-il voulu faire savoir qu’elle acceptait le débat. Hélas, Mme Vitrac-Pouzoulet, dans l’expression même de sa volonté de « débattre », persiste, signe, et surenchérit dans son mépris envers nous, travailleurSEs du sexe.
En reprenant à son compte l’amalgame entre prostitution et exploitation, entre migration et traite, elle réaffirme son ignorance de la réalité de terrain ; cet amalgame ne fait que cautionner les politiques anti-immigration et nuit à la lutte contre les réseaux d’exploitation.
En refusant de reconnaître la prostitution comme un travail mais en la définissant comme une location de son corps, elle ne fait qu’exposer une vision bien arriérée de la sexualité, vision selon laquelle consentir à des rapports sexuels serait renoncer temporairement au droit d’usage de son corps : la liberté de disposer de son corps, c’est aussi le droit d’échanger des services sexuels contre de l’argent.
En laissant entendre qu’il est moins respectable d’exercer le travail sexuel que d’être professeure, ingénieure, policière ou PDG, elle ne fait que reproduire un discours paternaliste, moraliste et élitiste, auquel il est vrai, le Parti qui n’a de Socialiste que le nom nous a déjà trop habituéEs. Nous affirmons préférer exercer le travail sexuel qu’exploiter autrui ou être agentEs de la répression et du racisme d’Etat.
Enfin, en affirmant, ailleurs, sa volonté de pénaliser les clients, elle démontre également son mépris pour toutes les associations de terrain qui depuis des mois ne cessent de dénoncer cette idée en raison des conséquences catastrophique que l’application de cette loi aurait sur la santé et la sécurité des travailleurSEs du sexe, en nous éloignant des structures de prévention et en faisant le jeu des réseaux qui seuls profiteront de la situation de vulnérabilité vers laquelle ce projet nous mène.
Parce qu’il apparaît ainsi que Mme Vitrac-Pouzoulet refuse non seulement de s’excuser comme nous le         lui avons demandé, mais qu’elle surenchérit dans ses insultes à notre égard ; parce que nous ne cautionnerons jamais un discours qui utilise la rhétorique de la droite (extrême) pour récupérer des électeurs sur le dos des minorités; et parce que nous n’avons tout simplement pas les moyens de nous déplacer, nous ne nous rendrons pas au débat auquel elle nous invite. Pour autant, nous ne manquerons de penser à elle lorsque nous racolerons, nous aussi, mais d’une manière bien plus respectable que la sienne.

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