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Rapport anti-porno : arrêtez la guerre aux travailleuses du sexe !

La lutte contre les violences dans l’industrie pornographique doit se faire avec et pour les personnes concernées. La parole des victimes doit être centrale dans la qualification des violences, notamment en reconnaissant le consentement des TDS, et son absence, comme critère principal.
Or, le rapport du Haut Conseil à l’Egalité (HCE) considère le consentement des travailleuses du sexe comme inopérant. A la place, il nous propose de qualifier de violence toute une liste de pratiques sexuelles jugées moralement répréhensibles, comme les fessées ou les insultes, même entre adultes consentants.

Les propos stigmatisants et discriminants du rapport sont nombreux. Les femmes travailleuses du sexe sont qualifiées de « poupées gonflables ». La vaginoplastie est qualifiée de « mutilation génitale ». La pornographie gay est désignée « misogyne » et les hommes gays passifs sont assimilés au féminin, parce qu’ils « subiraient » des pénétrations multiples. Comment autant de propos sexistes, transphobes et homophobes peuvent ils être véhiculés dans une vision totalement hétéronormative de la sexualité ?

Le HCE appelle à invalider tous les contrats signés par des travailleuses du sexe, demandant une « nullité juridique » et s’opposant ainsi à toute reconnaissance et application du droit du travail dans l’industrie du sexe, en particulier de la pornographie, alors que c’est une de nos revendications majeures.

Le rapport préconise de créer une infraction contre la propagande à l’exploitation sexuelle, et donne pour exemple des actrices porno qui disent aimer leur travail. Cela vise à censurer toute parole de travailleuse du sexe, pouvant aller jusqu’à l’interdiction juridique des comptes en ligne sur les réseaux sociaux. Le rapport recommande également le bannissement du terme « travail du sexe » qui est pourtant issu des personnes concernées.

Cela a ému des chercheurs qui rappellent que ce terme est largement utilisé dans les sciences sociales pour étudier les industries du sexe qui ne se résument pas à la « prostitution ». Le chercheur Florian Voros rappelle qu’il avait démissionné du HCE précisément parce qu’il refusait de prendre en compte une méthodologie scientifique. Il a été contraint de rappeler que l’étude américaine citée dans le rapport ne se base que sur 50 vidéos sélectionnées pour conclure que 90% des contenus sont violents, et qu’il n’était pas raisonnable de construire des statistiques à partir de 50 vidéos, interrogeant leur représentativité.

Nous ne pouvons que déplorer cette attaque supplémentaire contre les droits des travailleurSEs du sexe, et exigeons du gouvernement qu’il cesse sa complaisance et son soutien à l’égard de tels entrepreneurs de morale, dangereux pour nos droits, mais également pour les droits humains de tous les citoyens. La censure, les attaques contre la liberté d’expression ou le droit à la vie privée, doivent être rejetés avec force dans un pays qui se veut démocratique.

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Rapport alternatif auprès de CEDAW concernant la politique française de pénalisation du travail sexuel

A l’occasion de la 86ème session de CEDAW (Comité des Nations Unies pour l’Elimination des Discriminations contre les Femmes) durant laquelle la politique française en la matière sera examinée le 17 octobre prochain, le STRASS a remis un rapport alternatif pour alerter CEDAW sur les manquements de la France au regard de l’article 6 qui concerne sa politique contre la traite des êtres humains et contre l’exploitation du travail sexuel.

Nous mettons en évidence comment la pénalisation des clients a des conséquences négatives dans la lutte contre la traite et l’exploitation, et que la France échoue à protéger correctement les victimes de traite, travail forcé, et d’exploitation dans les industries du sexe.

Rapport alternatif en français CEDAW FRENCH

Rapport alternatif CEDAW FRENCH version longue

CEDAW FRANCE Shadow Report

CEDAW FRANCE Shadow Report (longer version)

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Abolissez la police, pas les putes !

Abolissez la police, pas les putes !

Soutien à la famille de Nahel et aux luttes

Le STRASS tient à renouveler tout son soutien à la jeunesse en révolte contre le racisme et les violences policières.
Nous appelons à l’amnistie de toutes les personnes actuellement mises en examen et condamnées à l’occasion de ces révoltes parce qu’elles ont exprimé leur juste et légitime colère face aux crimes racistes de la police.

Nous condamnons les cagnottes et autres formes d’encouragements de la part des responsables politiques et médiatiques à tuer des arabes et des noirs en France.

Nous condamnons les menaces des syndicats de police et des représentants de l’armée à organiser un coup d’état ainsi que le vocabulaire colonial et raciste utilisé (« hordes sauvages », « nuisibles »).

Nous condamnons la conspiration du silence face à ces crimes, et face aux mobilisations des groupes fascistes et racistes qui défilent de plus en plus ouvertement dans les rues en soutien aux violences racistes.

 

La cause des révoltes est simple : le racisme et les crimes policiers.

Toute autre analyse visant les jeux-vidéos, les réseaux sociaux, les parents, l’immigration, ou autre stupidité, sert en réalité d’attaque raciste et classiste contre les victimes des crimes commis, et à dépolitiser la réponse à ces crimes.

Ces sophismes nous rappellent évidemment ceux pour justifier la criminalisation de la pornographie et plus généralement du travail sexuel, puisque là encore, notre simple existence est analysée comme la cause des violences faites aux femmes, de l’exploitation des enfants, ou de la traite des êtres humains, dans le but de déresponsabiliser l’état, et de mettre en accusation celles qui sont en réalité les premières discriminées.

 

Par ces réponses à côté de la plaque, le pouvoir macroniste démontre qu’il craint en fait de condamner les crimes racistes et de réformer la police en expulsant ses éléments les plus racistes (à défaut de l’abolir), parce qu’il a besoin de cette institution pour mobiliser sa force de violence, et faire taire toute forme de contestation à sa politique anti-sociale, comme lorsqu’il mutile des gilets jaunes, ou gaze et tabasse les manifestants contre la réforme des retraites.

La corporation policière a choisi d’être représentée majoritairement par des syndicats d’extrême droite qui emploient un langage ouvertement raciste. Elle est sociologiquement étudiée comme votant majoritairement pour des partis d’extrême droite, au moins pour les deux tiers des répondants dans ces études. Les mobilisations des policiers devant l’Assemblée nationale se permettent de remettre en cause les décisions de la justice et de l’état. Alors que les policiers devraient obéir, ils ordonnent, et exigent des lois, qui leur permettent de tuer en toute impunité, ce que leur ont accordé les derniers gouvernements successifs.

Cela a eu pour conséquence une augmentation significative des meurtres commis non plus au nom d’une prétendue légitime défense, mais pour un simple refus d’obtempérer ou délit de fuite. Ces délits de fuite n’ont d’ailleurs étrangement pas les mêmes conséquences lorsqu’ils sont commis par les fils de monsieur Zemmour ou de madame Morano. Nous atteignons ainsi des chiffres records avec 44 personnes abattues entre 2021 et 2022, soit davantage qu’entre 2010 et 2015 inclus. Pour comparaison, en Allemagne, c’est une personne qui a été tuée par la police en 10 ans pour refus d’obtempérer, tandis qu’en France, c’est pratiquement tous les mois.

 

Les analyses féministes qui se contentent de dénoncer la violence des hommes en général, sans prendre en compte les masculinités subalternes du régime patriarcal qui résistent à un pouvoir dominant raciste, créant ainsi une fausse équivalence entre deux formes de patriarcats, permettent de rendre illégitime les colères des hommes victimes du racisme, mais aussi, avec eux, celles des femmes et des minorités sexuelles et de genre concernées.

Les femmes et les personnes genrées en position subalterne, bien que minoritaires, ont davantage été mobilisées dans les révoltes de ces derniers jours, en comparaison de celles de 2005. Les femmes racisées ne peuvent pas être effacées quand elles sont par ailleurs extrêmement mobilisées contre le racisme et les violences policières toutes ces dernières années, en portant notamment la parole des sœurs et des mères, prenant même des positions de leadership dans les mouvements et luttes antiracistes en France, tout comme aux Etats Unis, avec le mouvement Black lives matter.

Nous tenons à rappeler que les travailleuses du sexe aussi sont fortement concernées par le racisme et les violences policières, subissant du harcèlement policier à répétition sur les lieux de travail en extérieur, des humiliations et interpellations abusives, des OQTF et envois en centre de rétention, et des arrêtés municipaux et préfectoraux les désignant comme une nuisance publique pour une simple présence et visibilité dans l’espace public.

Au regard de cette situation, nous déplorons que des femmes travailleuses du sexe aient été la cible de violences à la Courneuve dans la nuit du 28 au 29 juin dernier, et regrettons la normalisation de la putophobie dans l’ensemble des champs des luttes sociales, y compris dans le camp des plus dominés.

 

Nous rappelons que dès les années 1970, le mouvement des travailleurSEs du sexe a exprimé des principes anti-carcéraux, pas seulement parce que « nos hommes » étaient injustement incarcérés pour « proxénétisme », mais parce que notre communauté a toujours été la cible des politiques d’enfermement, en nous pathologisant ou en nous criminalisant. Aujourd’hui encore, de nombreuses femmes travailleuses du sexe, cisgenres et transgenres, se trouvent incarcérées, soit parce qu’elles ont apporté une « aide à la prostitution » à des collègues, via la solidarité ou le partage d’un logement, soit pour s’être défendues directement face à la violence des hommes, sans attendre la protection (inexistante) de la police.

Nous continuerons à défendre un féminisme anti-carcéral, en opposition à un féminisme d’état qui ne défend que les intérêts des bourgeoises, via une police qui protège la propriété privée, et jamais les femmes du peuple, concernées par la précarité et le racisme, refusant même le simple principe de prendre nos plaintes pour viol.

Quand tout le monde crie qu’il déteste la police dans les manifestations, nous dénonçons un certain féminisme et une certaine gauche qui, au contraire, adorent la police lorsqu’il s’agit de mettre des amendes à nos clients ou de nous chasser des centres urbains.

 

Enfin, nous souhaitons interroger l’ensemble de la société sur les valeurs qu’elle prétend défendre. Comment se fait-il que ceux dont le métier est de porter les armes, d’user de la violence jusqu’à violer et tuer soient considérés comme des héros, soient récompensés de médailles et par des cagnottes, tandis que celles dont le métier consiste à donner du plaisir, de l’attention, de l’affection, de l’écoute, du soutien émotionnel, sont considérées comme un fléau social, une nuisance publique, la cause de toutes les violences et des pires crimes, les pires parias, nécessitant des programmes d’intervention stigmatisants et exceptionnels pour nous réinsérer socialement ?

Nous ne sommes pas le problème. Nous ne sommes que les victimes de votre hypocrisie.

Manifestation de travailleuses du sexe. On peut lire sur une banderole : arrêtez nos agresseurs pas nos clients

7 ans de criminalisation des travailleurSEs du sexe : bilan d’un féminisme institutionnel meurtrier

Sept ans après son adoption, la loi de pénalisation des clients grandit toujours sur un terreau de violence, de précarité et de peur. Au moment où les mobilisations contre la réforme des retraites battent leur plein, nous, travailleurSEs du sexe, nous sentons privéEs d’avenir : comme à chaque moment charnière des luttes politiques et sociales, les voix des acteurICEs de l’économie informelle, des travailleurSEs précaires, des personnes migrantes, des personnes trans sont étouffées avec virulence.
Le volet « social » de la loi de pénalisation des clients prétend sortir nous de la prostitution, mais factuellement ne fait que nous rendre encore plus vulnérables et précaires. Voilà l’avenir que l’abolitionnisme nous réserve.
 
Sous le prétexte, fallacieux, d’écraser la demande de prostitution, ce sont les travailleurSEs du sexe que l’on écrase.
Pour le féminisme d’Etat, les idéologies passent, encore et toujours, avant les personnes : l’idée de dignité doit prévaloir sur les droits humains, quoi qu’il en coûte. Et le coût de cette idéologie est lourd : nous la payons cher, l’utopie abolitionniste.
 
Nous la payons parfois de notre vie. Nous la payons de notre santé. De notre sécurité. La loi de pénalisation des clients n’a jamais fait ses preuves : elle est un recul en termes de droits humains. Des travailleuses du sexe sont battues, menacées, expulsées, tuées tous les jours.
 
Le « système prostitutionnel » serait violent par essence, alors il faudrait y répondre par la violence ; mais c’est précisément cette politique de « l’œil pour œil » qui nous dépouille de toute dignité. Il n’y a pas de rationalité politique dans la manière dont les lois sur la prostitution sont mises en œuvre : les politiques publiques en matière de travail sexuel ne sont pas pragmatiques. Elles ne nous logent pas. Elles ne nous nourrissent pas. Elles ne nous protègent pas.
 
Elles exposent les soi-disant « victimes » à des violences inouïes, sous l’étendard bien confortable du féminisme universaliste, nourri au passage de subventions outrancières de l’Etat.
 
Quel féminisme peut encore réclamer, à contre-courant de toutes les mobilisations pro-droits, une réponse répressive à ce qu’il juge indigne ? S’agit-il encore de féminisme ? Ou bien de relents de l’hétéro-patriarcat qui classe, hiérarchise, et disqualifie les personnes en fonction de leurs corps, leurs identités, leurs religions, ou leurs métiers ? Le féminisme abolitionniste n’a jamais été un féminisme.
Il ne suffit pas, pour être féministe, de marteler l’opinion publique à grands coups de chiffres et de récits sensationnalistes ; il ne suffit pas d’accuser les travailleurSEs du sexe d’être les suppôts du néo-libéralisme. Nous n’avons, comme l’ensemble des travailleurs et travailleuses, pas d’autre choix que d’élaborer des stratégies de survie dans une société qui est elle-même néo-libérale et violente. Plutôt que de s’attaquer aux putes, les abolitionnistes feraient mieux de pénaliser les patrons du CAC40. Au lieu d’être abolitionniste du travail du sexe, il nous semble + judicieux de se positionner comme abolitionniste de la police, des prisons et du travail salarié tout court.
 
Sept ans après, l’Etat doit donc, non pas repenser les cadres d’application de la loi de pénalisation des clients – que les abolitionnistes réclament plus fermes – mais abroger une loi qui nous prive de notre droit à la vie.
 
Nous réclamons donc une fois de plus l’abrogation de la loi de pénalisation de nos clientEs et une révision de celle sur le proxénétisme qui réduit nos capacités d’auto-organisation. Nous demandons donc, à l’instar de la Belgique depuis 1 an, la décriminalisation totale du travail sexuel.
communiqué Icy Diamond Mairie

Communiqué – Tweets du Strass – Action d’Icy Diamond à la Mairie de Paris

     Il y a quelques jours ont été diffusées des images de notre collègue Icy Diamond au gala LGBT à l’Hôtel de ville de Paris, événement public et ouvert à toustes. Elle y explique notamment avoir réalisé une prestation avec un client lors de cette soirée. 

     Icy a agit ici de manière indépendante et individuelle, le Strass n’était en aucun cas au courant de ce qu’elle comptait faire en amont. Dans l’empressement, suivant le principe du soutien immuable entre collègues, les photos et tweets d’Icy ont été repartagés sur notre Twitter, laissant penser, à tort, que nous étions à l’origine de cette action. 

     La conséquence de ce partage a été une grosse médiatisation de ce coup d’éclat, qui se mêle à des torrents de putophobie et transphobie sur les réseaux sociaux et dans certains journaux. Nous le regrettons, et c’est pourquoi nous souhaitions aujourd’hui faire un mea culpa vis à vis des collègues qui n’ont pas compris cette communication de notre part. Il s’agit d’une mauvaise gestion du compte Twitter en interne de notre part. Nous n’étions pas au courant des agissements d’Icy, ni ne souhaitions créer de polémique mettant à mal le Mag LGBT, organisateur du gala à l’hôtel de ville. 

     Nous souhaitons donc présenter des excuses aux personnes qui ont pu être désorientéEs et / ou heurtéEs. Nous avons depuis pris des mesures pour réorganiser la gestion de nos réseaux sociaux. Nous espérons que cet événement n’entachera pas la confiance que nos collègues nous portent, et que ce communiqué saura apaiser les esprits.

      Nous tenons cependant à rappeler qu’en effet, des arrêtés municipaux punissent et perturbent régulièrement le travail de collègues, notamment via la verbalisation des camionnettes de travail aux abords du bois de Boulogne et du château de Vincennes.

     Gardons en tête que nos ennemis communs sont les politiques réglementaristes et abolitionnistes. Nous réclamons une fois de plus l’abrogation de la loi de 2016 de pénalisation de nos clients, et la décriminalisation totale du travail du sexe.

SEXWORK IS WORK ☂️✊

Strass – Syndicat du travail sexuel

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Même retraite pour les putes que pour les députés !

Dans le débat en cours sur la réforme des retraites, on parle beaucoup des femmes précaires aux carrières hachées par la vie parentale, les temps partiels imposés, les discriminations, sans jamais citer nommément les travailleuses du sexe qui sont l’exemple typique de ce genre de situations.

Les personnes qui exercent le travail sexuel le font en général en complément d’autres métiers peu rémunérateurs ou bien parce qu’elles sont exclues de l’économie dite formelle par manque de titre de séjour avec permis de travail, à cause des discriminations à l’embauche ou au travail, d’un handicap ou état de santé non pris en compte, du manque d’offre de services publics notamment en garde d’enfants et transports en communs pour pallier vie personnelle et vie professionnelle, etc.

Se résoudre à travailler sans être déclarée fait partie des stratégies de survie dans un contexte d’absence de choix, ou d’options économiques réduites. Le manque de trimestres cotisés pour sa retraite n’est donc pas dû à un refus de travailler, mais aux contraintes du marché du travail. Parfois des travailleurSEs du sexe ont dû interrompre leur travail à la demande d’un conjoint qui ne supportait pas leur activité, mais sans nécessairement bénéficier de la solidarité au sein du couple, en particulier quand cela se termine en divorce, et sans avoir pu toucher de RSA ou autre aide qui aurait pu être comptée en trimestres supplémentaires, puisque vivant en dépendance des revenus du partenaire et que les aides sociales ne sont pas individualisées. A cela s’ajoute le fait que le statut d’auto-entreprise qui facilite l’entrée dans l’économie formelle pour les travailleurSEs du sexe, la possibilité de se déclarer et donc de cotiser pour sa retraite, n’existe que depuis 2008 !

Si en théorie, les travailleurSEs du sexe ont ainsi droit à la retraite, en pratique aucune d’entre nous en âge de partir ne le peut à présent sans décote puisque le statut n’existait pas encore en début de carrière (à moins d’avoir exercé d’autres métiers à côté du travail sexuel) et qu’il manque des trimestres et annuités pour partir à taux plein. De manière générale, les travailleurSEs du sexe ont beau avoir travaillé toute leur vie, dans les faits, nous n’avons pas droit à la retraite, et nous devons nous contenter du minimum vieillesse ou ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées).

Pour toucher le minimum ASPA, encore faut-il être toujours en vie à 65 ans, résider en France et ne pas retourner dans son pays, et ne pas être ponctionnée directement sur son compte en banque pour les arriérés d’amendes réclamées par le trésor public pour des infractions liées à la répression du travail sexuel, même quand l’infraction n’existe plus aujourd’hui, et pour lesquelles nous n’avons jamais bénéficié d’amnistie.

Cependant, nombreuses sont les travailleurSEs du sexe qui ne bénéficient pas de l’ASPA, soit par manque d’information, ayant dû se débrouiller seulE toute sa vie sans jamais rien demander à l’état, soit parce qu’une stratégie de survie des TDS a été de se constituer un petit patrimoine immobilier afin de pallier l’absence de retraite. En effet, certainEs travailleurSEs renoncent à toucher l’ASPA, car les montants perçus sont ensuite prélevés sur les droits de successions au détriment des héritiers, tandis que beaucoup de travailleurSEs du sexe se sont fait un honneur de travailler pour leurs enfants, pour qu’ils puissent faire des études, et leur transmettre le fruit de toute leur vie de travail.

Alors que le gouvernement prétend vouloir nous « sortir de la prostitution » et lutter pour l’égalité de genre, les travailleuses du sexe sont encore contraintes de se marier (parfois avec un client) pour bénéficier d’une pension de réversion ou bien de continuer à travailler après 60 ans. De plus en plus de personnes se retrouvent même à commencer le travail sexuel à un âge avancé, faute d’autres ressources, à cause du manque d’emploi des séniors, et de l’impossibilité de toucher une retraite à taux plein dès 60 ans.

Bien que nous soyons soumis aux impôts sur le revenu, et aux cotisations sociales URSSAF avec code NAF spécifique auxdits « services des prostituées », les gouvernements successifs refusent de nous reconnaitre comme des travailleurs, et n’ont donc jamais cherché à prendre en compte la pénibilité de notre travail, préférant le définir comme une violence par essence. Ces choix politiques signifient que nous n’avons pas de retraite et que nous ne sommes pas reconnuEs parmi les métiers difficiles et pourtant essentiels à la société.

Bien que nous soyons exposéEs à des violences dans le cadre professionnel, comme les infirmières ou chauffeurs de bus, cela n’est pas pris en compte. Bien que nous soyons exposéEs à des risques sanitaires au travail (cancers du col, VIH-IST, COVID19) cela n’est pas pris en compte. Bien que nous soyons contraintEs d’exercer dans des conditions particulièrement pénibles, en extérieur qu’il pleuve ou qu’il vente, de jour comme de nuit, à piétiner et marcher en talons pendant des heures, cela n’est jamais pris en compte. Au contraire, on nous refuse tout accès au droit du travail et au régime général de protection sociale comme tous les autres travailleurs pour des raisons purement idéologiques.

Parce que nos métiers sont particulièrement difficiles, parce que nous subissons une stigmatisation et un opprobre social, parce que nous subissons des discriminations qui entravent notre accès au droit du travail et à l’économie dite formelle, parce que nos corps sont usés de tout le temps travailler, et parce que nous le valons bien, nous exigeons :

Un droit automatique à la retraite dès 60 ans, aligné sur le régime spécial des parlementaires, sans condition, dès 5 années de cotisation.

Texte cosigné par : Assemblée Générale des femmes de Gerland, Cabiria, Collectif des femmes de Strasbourg St-Denis, Fédération Parapluie Rouge, Paloma, STRASS

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Groupe d’étude sur la prostitution : nous ne partageons pas l’approche du RN sur la question du travail sexuel !

Groupe d’étude sur la prostitution : nous ne partageons pas l’approche du RN sur la question du travail sexuel !

Le 6 février 2023 – En décembre 2022, nous, associations communautaires et de santé, apprenions que la présidence du groupe d’étude sur la prostitution était dévolue au Rassemblement national. Nous sommes résolument antifascistes et opposéEs à la présidence par le Rassemblement national de ce groupe d’étude et appelons de nos vœux que d’autres députés-es puissent rejoindre ce groupe.

En effet, le RN n’est pas connu pour avoir un positionnement clair sur le travail sexuel. Mais celui sur l’immigration et les discriminations envers les étrangers-ères est connu de toutes et tous.

Plutôt opposée à la pénalisation des clients, Marine Le Pen déclarait vouloir renvoyer chez elles les “prostituées repenties”. Ce type de formule à l’emporte-pièce illustre bien la méconnaissance du sujet par le parti, la conception fort simpliste qu’il en a. Le sujet du travail sexuel pour le Rassemblement national se réglerait encore et toujours par l’expulsion de personnes non-françaises, solution récurrente à toutes les questions de notre société.

Toujours en pôle position pour garantir le rejet des personnes étrangères, le Rassemblement national propose en outre la suppression de l’Aide Médicale de l’Etat, la restriction des aides sociales aux seuls-es FrançaisEs et toujours plus de priorité nationale.

Ce n’est pas notre vision de la société. Nous nous battons pour un accès juste et égal de touTEs aux droits et à la santé, quelle que soit leur activité mais également quelles que soient leur nationalité et leur situation au regard du séjour en France.

Parce que la santé de touTEs est une question de santé publique, nous ne pouvons pas laisser la place au Rassemblement national sur la question du travail sexuel, qui dépasse de loin la question de la pénalisation directe ou indirecte qui en est faite en France.

La vision victimiste des travailleurs et travailleuses du sexe (et passablement réglementariste) conjuguée à l’approche résolument anti-migrantEs portées par le RN ne peut que contribuer à la fin des quelques droits humains auxquels les TDS ont encore accès.

Parce que la question du travail sexuel est un sujet sérieux et pour lequel une approche globale doit être promue, il ne peut être question de la laisser à un parti qui a sur l’ensemble des sujets une courte-vue qui se résume à la lutte contre les migrations à tout prix.

De la même manière que le travail sexuel ne peut être traité seulement sous l’angle des droits des femmes mais dans une approche inter-ministérielle, il ne doit pas être traité de manière partisane et dogmatique.

Pour un cadre juridique adapté aux besoins de touTEs les personnes exerçant le travail sexuel, quelle que soit leur situation, il est indispensable de les associer à l’élaboration des politiques publiques qui les concernent. C’est la raison pour laquelle, nous demandons que des responsables politiques puissent rejoindre ce groupe d’études pour que les TDS ne soient pas les premiers-ères sacrifiés-es par le projet de société porté par le RN.

Contacts presse : Fédération Parapluie Rouge : coordination@parapluierouge.org // 06 76 60 49 98

Signataires : PASTT

Acceptess-T

Grisélidis

Autres Regards

CFSSD

ARCAT

PALOMA

STRASS

Cabiria

AATDS

Act-Up

Les Pétrolettes

AIDES

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Apoyo a nuestr@s compañer@s contra la ley antitrata en España

Con total preocupación por el destino de nuestras colegas trabajadoras sexuales y en aras de acompañar y apoyar al movimiento de defensa de los derechos de las personas que ejercen el trabajo sexual, manifestamos nuestro rechazo total contra la posible promulgación de la llamada: Ley Antitrata que pretende hacer aprobar por parte del legislativo el partido político PSOE en España.

El STRASS (Sindicato de trabajo sexual en Francia) fue creado desde el año 2009 y lucha por el reconocimiento del trabajo sexual como una profesión y para que nuestras personas colegas sean reconocidas como parte de la clase trabajadora francesa. Conocemos de primera mano las implicaciones negativas de la jurisprudencia abolicionista contra el trabajo sexual, la cual fue implantada en nuestro país desde el ano 2016, cuando la Asamblea Nacional decidió adoptar el modelo nórdico que responsabiliza penalmente a nuestros clientes y clientas por el mero hecho de comprar servicios sexuales, asimilando así, al trabajo sexual como esclavitud sexual y trata de personas. Lo peor: no solamente se condena a quienes contratan nuestros servicios sino también a nuestras redes de apoyo y a las colegas que ofrezcan servicios como acompañamiento o alquiler de espacios para ejercer nuestro trabajo. Esto es, si una colega nos alquila una plaza para trabajar o nos presta un servicio de recepción de llamadas telefónicas para agendar citas con clientes, es considerada como proxeneta y judicializada por este supuesto delito. Antes de la implementación de esta ley en Francia, las personas que ejercían trabajo sexual eran consideradas como criminales y eran judicializadas por el delito de abordaje de clientes. Para la ley francesa de un momento a otro las putas pasaron de ser consideradas como criminales a víctimas de un supuesto sistema prostitucional, dejando en el limbo nuestra lucha para ser reconocidas como personas trabajadoras, libres, autónomas y con capacidad de decisión en relación con nuestro cuerpo y con la profesión que elegimos ejercer. Nuestra lucha incluye la movilización contra la explotación, la esclavitud sexual y la trata de personas con fines sexuales, los cuales reconocemos como delitos que se debe perseguir y judicializar pero que son totalmente distintos al trabajo sexual.

En un estudio realizado por la organización Médicos del Mundo en 2018, con el fin de evaluar los efectos negativos de la ley de penalización de clientes, se evidenció la contribución de esta medida al estigma y discriminación contra nosotras, el aumento de casos de violencia contra personas trabajadoras sexuales, la continua precarización de nuestras condiciones laborales, además del aumento de casos de infección por VIH, enfermedades de transmisión sexual e implicaciones negativas en nuestra salud mental y física. Así como el aumento violencia institucional, de acosos policiales, de imposición de multas y de órdenes para dejar el territorio francés. Es importante así mismo, resaltar los asesinatos de nuestras colegas mujeres transgénero Vanesa Campos y Jessyca Sarmiento en 2018 y 2020 respectivamente, y quienes trabajaban en el Bosque de Boloña en Paris y que a causa de la ley de penalización se vieron obligadas a ejercer en lugares alejados, inhóspitos y riesgosos con el fin de conseguir más clientes, quienes estaban obligados a esconderse de las autoridades policiales y lo cual fue aprovechado por criminales que asechan a nuestras colegas para hacerse pasar por clientes y robar y violentar a las personas que trabajan en el Bosque de la capital francesa.

De acuerdo con lo manifestado por la Asociación Sindical OTRAS que defiende los derechos de las personas trabajadoras sexuales en España dicha reforma “pretende aprobarse sin el mínimo debate ni consenso social, mediante el silenciamiento y la infantilización de las personas que más conocen la actividad y las condiciones de su ejercicio, pretendiendo simplificar un fenómeno complejo y de múltiples aristas desde una óptica ideológica profunda y preocupantemente desconectada de la realidad que dice abarcar”. Resulta paradójico que España pretenda aprobar este tipo de leyes que coactan los derechos de las mujeres y criminalizan a las personas que ejercen el trabajo sexual, cuando en otros países de la región como en Bélgica viene de despenalizarse el trabajo sexual y cuando cada vez más colectivos a nivel mundial han movilizado recursos y acciones para demostrar los efectos negativos de este tipo de medidas que lo único que hacen es violentar y coartar el acceso a una justicia social.

Desde el STRASS manifestamos nuestro rechazo total a la posible promulgación de la ley Antitrata y hacemos un llamado a las autoridades españolas para que oigan las voces de nuestras colegas y los diferentes colectivos que defienden nuestros derechos con el fin de que se implementen leyes que protejan a quienes ejercemos esta profesión y se generen las condiciones legales y de política publica adecuadas para que seamos parte de la clase trabajadora en igualdad de derechos y de oportunidades.

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Rassemblements en France et Belgique pour le #Dec17 #IDEVASW journée mondiale contre violences

___14 DECEMBRE____  

Montpellier : 20h : Projection du film « au cœur du bois » à l’Utopia (avec prise de parole de personnes concernées)  

Toulouse : 18h : Manifestation métro jean jaurès _

___16 DECEMBRE____  

Marseille : repas communautaire ouvert aux TDS et personnes trans (sur inscription auprès de l’asso autres regards)

____17 DECEMBRE____  

Besançon : 14h – Rassemblement sur la place Pasteur  

Brest : 17h – Rassemblement au Square Mathon ; 20h – Projection du film « Travel » (un film co-écrit par Nicola Mai et 8 femmes Nigeriannes concernées par le travail sexuel, la migration et l’exploitation) + Discussion Au Patronage Laïque Guérin  

Bruxelles : 14h30 – Rassemblement, hommage & minute de silence, devant le théâtre royal Flamand, 7 quai aux Pierres de Taille.  

Clermont-Ferrand : 19h – Projection du film « Empower » suivie d’une discussion, au 14 rue Sainte-Claire   

Lille : 17h – Rassemblement place de la République  

Lyon : 13h – Manifestation place des Terreaux  

Montpellier : 14h – Rassemblement et animation devant la préfecture

Nantes : 16h30 – Rassemblement Place Bouffay 19h – Temps convivial dans les locaux de B17 (Bar à prix libre + projection en continu) 

Paris :17h – Rassemblement à Pigalle  

Rennes : 18h – Rassemblement place de la République

 

N’hésitez pas à nous prévenir si d’autres rassemblements ou activités sont prévues !

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Discours du STRASS pour la marche d’Act Up contre le sida

Vanesa Campos, août 2018

Jessyca Sarmiento, février 2020

Saba, novembre 2022

Tous les 2 ans, en plein Paris, une travailleuse du sexe est assassinée.

Je ne parle que de Paris et que de celles dont le nom est public car en réalité, nous connaissons d’autres mortes, dont nous ne communiquons pas le décès quand elles ne voulaient pas que leur famille soit au courant.

A Paris, quand on est une travailleuse du sexe, on peut être rouée de coups en pleine rue, sous le regard impassible d’agents municipaux, et en mourir, comme ce qui est arrivé à Saba il y a encore seulement deux semaines.

Que font la mairie, la région, le gouvernement ?

Bah rien. Ce sont des travailleuses du sexe.

Mais pour être honnête ils ne font pas exactement rien.

La mairie de Paris applique des arrêtés municipaux contre le stationnement de nos véhicules. Elle demande à sa nouvelle police municipale de verbaliser. Elle vote des vœux pour exiger de la préfecture la fermeture des salons de massages. L’adjointe à la maire déléguée aux droits des femmes porte plainte contre Act Up-Paris lorsqu’on dénonce ses politiques putophobes et criminelles. Elle refuse de subventionner les programmes de lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe au motif qu’on ne peut pas lutter contre les violences faites aux femmes en parlant de travail sexuel, tout comme la région ile de France qui ne répond pas non plus aux demandes de subvention. Le gouvernement continue d’appliquer la pénalisation des clients, d’organiser la chasse aux migrants, aux usagers de drogues. Au nom de la lutte contre la prostitution, on nous expulse de nos logements, on censure notre expression sur internet, on nous refuse l’ouverture de comptes en banque, on saisit notre argent et nos biens, on bafoue nos droits humains fondamentaux comme la vie privée et familiale, la sécurité, la santé, et ultimement on nous refuse le droit à la vie.

Nous ne sommes pas censées exister, nous sommes censées disparaitre, être réinsérées socialement, être abolies.

Alors comment mène t’on une politique de santé publique adaptée à l’égard des travailleuses du sexe lorsque la priorité politique en France est le maintien d’une idéologie d’état insistant sur le fait que nous ne devons pas exister ?

On se retrouve dans des situations absurdes avec un état officiellement laïc mais qui finance des organisations chrétiennes pour nous remettre dans le droit chemin.

On se retrouve avec un état qui vante l’universalisme, mais qui crée des lois et des dispositifs spécifiques et exceptionnelles pour les travailleuses du sexe, en dehors du droit commun, nous privant de l’accès au droit et à la justice, du droit du travail, de la protection sociale, et ce, malgré des crises sanitaires qui se suivent et qui démontrent leur nécessité absolue.

Au lieu d’un accompagnement social s’inspirant du travail des associations communautaires, nous avons un parcours de sortie de la prostitution qui conditionne quelques maigres avantages, une APS de 6 mois et 330 euros d’alloc, à l’arrêt d’un travail parfaitement légal et fiscalement imposable.

On nous dit que le travail sexuel est une violence de genre car ce sont principalement des femmes qui l’exercent. Les hommes travailleurs du sexe ne sont pas des vraies prostituées car nous prenons du plaisir à des actes sexuels violents, tandis que les femmes doivent être « protégées contre leur propre consentement », pour reprendre les termes du dernier rapport sénatorial contre la pornographie.

Le parcours de sortie ne s’adresse qu’à une centaine de personnes par an au lieu des 1000 promises et la voie de rédemption principale est de devenir femme de ménage, un métier pas du tout genré, contrairement au travail sexuel.

En 40 ans de lutte contre le VIH nous avons davantage subi de reculs qu’obtenu d’avancées.

Grâce à la lutte contre le sida, les travailleuses du sexe ont obtenu le droit à des capotes gratuites et depuis quelques années ; la PrEP gratuite. Merci beaucoup vraiment.

Malheureusement, la fin du sida, ou même le fameux « 3 fois 90 » resteront un mensonge, tant que le travail sexuel est criminalisé.

Parce qu’il ne suffit pas de nous abreuver de capotes et de médicaments quand on est criminalisée, discriminée, et donc précaire et mobile.

La PrEP a démontré son efficacité auprès des HSH nés en France et porte un réel espoir sur le front de la prévention. Mais lorsqu’on est précaire, sans horaires fixes, qu’on ne mange pas comme on le souhaite, qu’il faut faire du chemsex avec les clients, qu’on n’a pas pu dormir la nuit dernière, il est plus difficile d’être observant avec son traitement ARV ou PrEP. Il est plus difficile d’arriver à l’heure à son rendez-vous médical, de garder le contact avec l’association qui nous suit.

Mais pour conclure je vais terminer sur une note un peu plus positive. Si la crise COVID a été terrible pour les travailleuses du sexe, la mobilisation de cet été contre le monkeypox a en revanche rencontré des succès en partie parce que la DGS et le gouvernement ont été à l’écoute de nos demandes sur la vaccination, mais y compris celles des travailleuses du sexe.

Lorsque nous avons expliqué que nous ne pouvions pas arrêter d’avoir des rapports sexuels en étant atteints du monkeypox, parce que nous ne bénéficions pas d’arrêt de travail ni de protection sociale quand on travaille dans l’économie informelle, nos interlocuteurs ont compris que oui il y avait un intérêt à indemniser les travailleurs du sexe malades.

Nous avons pu faire entendre cette revendication grâce à un front uni de l’ensemble de nos associations, mais nous allons encore avoir besoin de cette union dans les jours à venir, pour une terminologie respectueuse de notre autodétermination, pour des montants d’indemnisation qui permettent réellement d’arrêter de travailler, de payer son loyer et pas juste de manger des pâtes, pour élargir cette indemnisation à toutes les IST, et à toutes les maladies, et pas uniquement contre le monkeypox dont l’épidémie est en voie de se terminer ; et pour l’ensemble des personnes exclues de la protection sociale et du travail dans l’économie formelle, pas seulement les travailleurSEs du sexe. A terme, nous ne pourrons pas nous satisfaire de chèques services qui ne font que répondre à une situation d’urgence à défaut d’autre chose.

En réalité, la solution est celle qui a été adoptée en Belgique cette année qui a tiré la leçon de la crise COVID, et qui a décriminalisé le travail sexuel pour permettre une vraie protection sociale, et un accès entier au droit commun. Cela passe nécessairement par le fait de reconnaitre que le travail sexuel est un travail et qu’il doit donc bénéficier des mêmes droits et protections, pour notre sécurité et pour notre santé. Merci de votre attention.