8 MARS, JOURNÉE DE LUTTE DES FEMMES, JOURNÉE DE LUTTE DES TRAVAILLEUSES DU SEXE !

Alors que la proposition de loi visant à « renforcer la lutte contre le système prostitutionnel » sera discutée les 30 et 31 mars prochains au Sénat, le STRASS tient à réaffirmer, à l’occasion de la journée internationale des luttes des femmes, son opposition inconditionnelle à celle ci. En effet, loin de prendre, comme elle le prétend, le parti des femmes, cette proposition de loi ne prend aucunement en compte les vulnérabilités des travailleuses du sexe et des femmes dans leur ensemble.

Cette vulnérabilité, le gouvernement l’a d’ailleurs activement entretenue, par un ensemble de mesures (austérité, loi Macron, lois sur l’immigration) qui n’ont que faire de l’émancipation des femmes, mesures auxquelles s’est ajoutée une répression spécifique à l’égard des travailleuses du sexe, notamment des migrantes et des plus précaires.

Depuis plusieurs années, un certain nombre d’organisations utilisent les luttes féministes pour revendiquer toujours plus de répression à l’égard des travailleuses du sexe. Alors que le délit de racolage n’est toujours pas abrogé, et que les travailleuses du sexe sans papiers subissent régulièrement rafles et expulsions, ces organisations voudraient nous faire croire que la pénalisation des clients serait une mesure nécessaire à l’émancipation des travailleuses du sexe. Nous nous demandons de quelle émancipation il s’agit lorsque les conséquences d’une telle mesure seraient de une éprcarisation des femmes, une réduction de leur pouvoir de négociation face à leurs clients, et une vulnérabilité accrue aux violences et à l’exploitation.

Depuis plusieurs années maintenant, les organisations de travailleuses du sexe, mais aussi des associations féministes, de santé, n’ont en effet de cesse de prévenir des effets catastrophiques que des mesures prohibitionnistes auraient sur les conditions de travail, de santé, et de vie des travailleuses du sexe, et réclament des véritables mesures sociales pour soutenir les femmes qui en ont besoin.

En ce 8 mars, le STRASS participera donc de la mobilisation féministe à l’initiative du Collectif 8mars pour toutes, et appelle toutes les travailleuses du sexe et celles qui les soutiennent à rejoindre la manifestation qui partira de Belleville à 14H, pour revendiquer :

– l’abrogation immédiate du délit de racolage public et des arrêtés municipaux interdisant la présence des travailleuses du sexe dans certaines zones.

– l’opposition inconditionnelle à la proposition de loi de « lutte contre le système prostitutionnel ».

– la régularisation de touTEs les sans-papier, et notamment, pour les victimes de traite, la fin du conditionnement des titres de séjour à la dénonciation de leurs exploiteurs.

– un soutien économique aux mères célibataires, aux étudiantes, et aux femmes précaires en général

– l’individualisation des droits sociaux pour les femmes mariées ou pacsées.

– le droit au RSA sans condition d’âge.

– la dépathologisation de la transidentité, ainsi que l’interdiction de la discrimination fondée sur l’identité

de genre

– la garantie d’un accès à l’IVG dans les meilleurs délais pour toutes les femmes.

Par ailleurs, nous sommes également solidaires

– des femmes qui luttent contre les lois islamophobes qui les empêchent d’accéder à l’école ou d’accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires.

– des grévistes de l’université Paris 8, en majorité des femmes, qui demandent une revalorisation de leurs salaires.

– des 18 « grévistes du 57 », qui occupent leur salon de coiffure à château d’Eau.

– du Planning Familial de Toulouse, menacé de fermeture faute de subventions.

RDV DIMANCHE 8 MARS, 14H BELLEVILLE

 

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